« Ein, zwei, drei. » Hanastazye

«L’envie que j’avais de te voir sourire me prend les tripes encore et encore à chaque fois que je pense à toi, que j’imagine ton visage, que je sens ton corps contre le mien. Mes yeux se remplissent de larmes, mon visage se déforme, ma lèvre tremble, mes mains se serrent, mes yeux se ferment et doucement je laisse ces larmes sortirent, je les laisse encore et encore couler le long de mes joues alors que je sais que jamais tu ne me reviendras. À genoux, je ne pense plus qu’à toi et ton doux visage blanc couverts de ces cheveux bruns que tu avais coupés pour montrer notre amour. Tu avais crié que tu étais un homme, que tu assumais, que tu étais fier. Tu m’aimais et tu le disais. Pourquoi sommes-nous arrivés alors jusqu’ici ? Pourquoi suis-je en train de pleurer ce manque que tu as créé en moi ? Pourquoi ne me reviens-tu pas ? Tu m’as détruit, j’étais heureux. Tu étais là et je te tenais par la main. Alors pourquoi t’avoir obligé à partir ? Je croyais qu’ils ne voulaient que mon bonheur, que pour eux le sourire était primordial. Mais en fait, c’était un mensonge. Ça aussi, ils savent si bien le faire qu’on ne voit plus la différence entre un mensonge ou un sourire d’hypocrite. Mensonge sur mensonge. Voilà ce qu’a été ma vie. Comment voulez-vous faire confiance maintenant ? J’ai cru toujours que la vie me sourirait, qu’elle serait là pour moi mais en fait, je commence à croire qu’elle aussi est une assez bonne menteuse. Non, elle l’est. Parce qu’elle m’a tout caché. Comme lui. Comme eux. Comme si c’était ma faute. Je ne pouvais pas le savoir ! Je ne pouvais pas me douter qu’il allait se faire tuer sur ordre ! Je ne pouvais pas savoir que j’allais le rendre triste comme ça. Comment voulait-il que je sache qu’on avait le même sang ? Comment voulait-il que je sache qu’il avait fait cet enfant avec une prostituée ? Comment voulait-il que je sois au courant hein ? Comment ? Il a toujours voulu me faire souffrir, j’en suis sûr. Autant que ma mère l’a fait souffrir. Il a toujours voulu faire ça avec moi. M’élevant comme si j’étais un moins que rien alors que je devais être le plus riche. Après tout, notre famille a trempé dans de sales affaires. Entre la drogue et le proxénétisme… J’en garde d’ailleurs une jolie marque. Quel con. Ce n’est pas possible. Il l’avait fait passer pour une fille ! Vous imaginez ? Il paraît que ça excitait les hommes, une pétasse. Un homme qui se prend pour une femme. Il paraît qu’avoir Halysse dans son lit c’était un honneur. C’est pour ça qu’il a fini tué ? Hein ? C’est parce qu’il faisait de l’ombre à d’autres ? Non. C’est parce qu’il aimait. Pire, c’est parce qu’il aimait son demi-frère. Chose qu’il ignorait, que j’ignorais. Je me souviendrais toujours de son corps couvert de sang, de ses membres roides, je me souviendrais toujours que je le tenais contre moi, je me souviendrais toujours qu’il était dans mes bras. J’ai été faible. Je me suis permis de le laisser mourir. J’aurais dû le protéger. Mon Dieu, pourquoi ? Pourquoi ? C’était cruel. Cruel de le faire mourir devant moi, cruel de lui ôter la vie, cruel d’ôter le sourire à ses lèvres. Vous avez tout fait pour voir mes larmes, tout fait pour me voir devenir fou. Il fallait une raison à mon père pour me virer. Il m’a fait devenir paranoïaque, il m’a laissé sombrer dans la folie, il ne m’a pas aidé, il ne m’a pas tendu la main. Il ne m’a jamais dit viens, il ne m’a jamais attendu. La seule chose qu’il voulait, c’est me faire taire, ou me faire partir. Il m’a rendu fou. C’est de sa faut si je suis comme ça, si je suis comme je suis. C’est de sa faute si cette femme, ou cet homme, si cet inconnu est en moi. Je le voyais de partout. Halysse était encore vivant ! Il était dans mon cœur, et dans chaque reflet je le voyais. Il me faisait des signes de main, et me souriait. J’en pleurais, j’étais heureux. Je me suis imprégné de son odeur, de ses gestes, de son caractère. Tout ce qu’il était est en moi. Je me demande même, si par moments, ce n’est pas lui que je t’entends me souffler des ordres pour faire souffrir les autres. Après tout, il a assez souffert. Plus que moi, autant que les pécheurs du monde alors qu’il n’avait rien fait si ce n’est aimer.

Je le regrette.
Je l’aime toujours.
Il est à moi.
Pour toujours.

« L’amour est la mort
Mais la mort n’a jamais eu d’amour
Laisse sur le côté tes remords
Et viens donc contre moi pour toujours.»

Vos yeux ne peuvent s’empêcher de regarder ce corps auquel vous ne préférez pas assigner un visage si c’est pour être tout autant hypnotisé, pourtant, vous être trop curieux. Après être resté quelques instants sur les clavicules et l’appétissant cou de l’homme, vous longez sa mâchoire, fixez quelques instants sa petite oreille recouverte de longs cheveux. D’ailleurs, vous l’aviez remarqué un peu plus tôt que ses cheveux étaient longs, longs et bruns tirant sur le bleuté si ce n’est peut-être pas du violet. En tout cas, ce sont de beaux reflets qu’il vous offre et s’en régale. Enfin, vos yeux vinrent se plonger dans les siens. Ils sont tout aussi bruns que les cheveux, peut-être plus, virant au noir quand le temps n’est pas heureux. Brillant, on dirait alors qu’il est tout le temps sur le point de pleurer. Sûrement une technique pour vous amadouer. Bien qu’hypnotisé par ces puits sans fond, vous vous dégagez, ne manquant pas de remarquer que ces yeux sont surplombés de longs cils naturels et de fins sourcils joliment dessinés. Mais malheureusement, vous remarquez alors que ce regard est souvent caché par quelques mèches rebelles qui s’invitent sur le visage blanc pour contraster avec cette pâleur. Effet de violence qui reflète parfaitement sa personnalité, dirions-nous. Vous observez à présent son doux profil. Un nez inexistant ou presque, des joues creuses mais pas trop… Quoique, vous pouvez sûrement attraper un bon morceau quand, si l’envie vous prend un jour, vous voudriez tirer gentiment ses joues à la façon d’une grand-mère.

Vous longez à présent son buste nu, enfin il est seulement recouvert d’une fine chemise blanche ouverte sur son torse. Sa peau est, elle aussi, blanchâtre, pâleur déconcertante mais qui la va si bien. Vous auriez sûrement aimé trouver ici un corps sans aucune impureté mais c’est raté désolée pour vous. Bien que ce ne soit pas grave, enfin presque, le jeune fait de nouveau stopper votre regard. Un bout de ferraille pendouille par ici. Étrange. Bien que l’endroit percé fut déjà vu quelques fois sur d'autres frappé de la tête, vous en avez jamais vu de si près, ça fait toujours bizarre que ce ne soit pas une photo. C’est donc intriguant pour vous de voir ce morceau de chair si sensible supporteur un anneau. Cela doit faire mal et une grimace apparaît sur votre visage alors que vous arrêtez enfin de fixer ce téton légèrement rosé pour regarder autre chose. Malheureusement, vous qui n’espériez tomber sur aucune autre curiosité c’est raté. Vous voilà en train de fixer cette longue cicatrice qui vous elle aussi, grimacer de douleur à sa place bien que ce ne dût pas être très bon pour lui aussi. Mais Dieu, où s’était-il fait cela ? Et comme ? En tout cas, c’était assez grand remontant à moitié sur ses côtes. Vous avez envie de toucher mais on vous a toujours dit que la sensation de touchée sur une cicatrice déplaisait alors, vous ne le faites pas et laissez encore votre regard glisser.

Vous apercevez une main, la gauche, pas qu’il n’en ait pas une autre mais elle est trop souvent perdue dans l’une des poches de son pantalon qu’on ne la voit que très rarement. Des rumeurs courent là-dessus. Certains disent qu’il cache une malformation, d’autres parlent d’une main en plastique. Et si, c’était bien plus simple que cela ? Et si, nous parlions d’une bague. D’une marque au fer chaud et d’un tatouage ? Parce qu’en fait, c’est ce qu’il cache dans cette poche quand il ne porte pas un gant. C’est tordu, mais c’est comme ça. La bague ? Un anneau fait d’argent, simple mais qui emprisonne son doigt, le serrant assez fort pour marquer gentiment sa peau fragile. L’enlever serait judicieux mais ce serait révéler un autre secret bien trop précieux à l’homme alors il la garde. La marque au fer chaud est le souvenir d’une mauvaise rencontre. Cette marque, en forme de rose, prend tout le dos de sa main. Elle est belle, la peau brûlée et violette. Ça vous intrigue, vous ne savez que dire mais vous vous risquez tout de même de même à demander quel tatouage se trouve ici. Une croix. Le long du pouce. Une croix épaisse, noire qui montre sûrement la « mort » de sa main. Alors il préfère cacher tout cela. Vos yeux fixent toujours la seule main voyante et un frisson parcourt votre corps. Vous vous dîtes que c’est dommage non ? Que c’est une main pas si laide que ça finalement. Ce sont de longs doigts fins qui se présentent à vous. Des ongles abîmés, parsemés de taches blanches dues à des coups ou un manque de calcium.

Sur le reste de ses jambes, rien de bien spécial à dire si ce n’est qu’elles sont parfaitement épilées, choyées et douces comme de la soie. Enfin, vous vous croyez tranquille avec les tatouages ou autres choses du genre mais en fait, pas du tout. Voilà que sur sa cheville gauche se trouve un code-barres tatoué. Un code-barres, si ! Comme dans les magasins où vous achetez vos provisions. On aurait pu croire à une fantaisie de sa part mais ici... Enfin, on ne sait jamais après tout ! Nous ne savons donc rien sur la signification de ce dessin par ici. Contrairement à sa main, il ne le cache pas vraiment mais ne l’expose pas aux yeux de tous non plus. Il se voit ? Tant pis. Il ne se voit pas ? Tant pis. C’est d’ailleurs la seule chose présente à cet endroit-là. C’est fini. Vous ne fixez plus qu’une cheville fragile et pâle qui renforce cette vision d’un homme fragile que vous avez devant vous. Mais nous racontons que les apparences sont plutôt trompeuses… A voir.

Finalement, les doux hommes naïfs et souriant se généralisent, vous pouvez en trouver à chaque coin de rue sans grand problème, c’est la vérité. Mais, souvent, ils ne sont pas sincères, ils jouent un rôle pour vous amadouer, pour que vous tombiez dans ses bras. Et si aujourd’hui, on vous parlait d’Hana' ? Hana’, il a beau être un gentil garçon, il ne peut s’empêcher de manipuler les gens. Mais ce n’est pas sa faute, il vous le dira lui-même quand ça arrivera. « C’est elle, dans ma tête, elle me le dit de le faire. ». Hana’ ? Au naturel ? C’est un brave type, vous voyez . Il est toujours prêt à rendre service, c’est le genre de garçon qu’en fait, on aimerait vraiment avoir à ses côtés pour câliner, protéger, pour nous rendre heureux. Parce que ses sourires sont comme des soleils. Rien que quelques paroles vous réchauffent le cœur, il est toujours rassurant et prévoyant. C’est un brave gars. Social, sympathique, bon public, il a tout de l’ami idéal, de celui que tout le monde aimerait avoir dans sa poche en cas de pépin. Jouant les naïfs, il se laisse facilement berner et ne le fait pas toujours exprès. On pourrait le qualifier d’idiot, oui. C’est un idiot, le genre de mec qui fait confiance à n’importe qui n’importe comment. Il n’est pas bien difficile pour avoir des amis. La solitude l’effrayant au plus haut point, même si l’homme est le dernier des pourris il voudra bien être son ami, juste pour avoir une personne à cajoler. Une personne dont il pourra s’occuper. Ça part vraiment d’une bonne intention, vous savez ? Il a toujours rêvé avoir un petit frère, qu’il n’a jamais eu alors, vous êtes tous un peu comme son petit frère. C’est un instinct et personne ne pourra vraiment lui changer cela. Toujours victime d’une certaine mélancolie, le voir les yeux rivés vers le ciel, le regard vide, ce n’est pas inhabituel. Mais dans ces moments-là il a toujours une tête de suicidaire qui inquiètera les plus inquiets d’entre vous. Mais voilà, malheureusement il y a Halysse. Plus connut pour vous sous le nom de « Elle ». C’est cette voix qui sans cesse lui dicte ce qu’il doit faire, ce qu’il est, ce qu’il deviendra. Une voix qui le rend complètement fou, qui le fait rager lorsque ses nuits sont pleines de rêves, qui le fait pleurer dans les moments heureux et qui le fait rire dans les moments tristes. C’est cette petite voix, tout au fond de lui qui le fait devenir ce qu’il est vraiment et quand elle le veut. C’est-à-dire qu’un jour, il pourra se présenter à vous gentiment que le lendemain vous ne serez plus qu’une sous-merde pour ce jeune homme. Vous avez peur. Non mais revenez ! Attendez … Vous ne savez pas tout.

Halysse est peut-être la seconde personnalité d’Hanastazye, ou un truc du genre. Une paranoïa avancée, une peur impossible qui l’a rendu à moitié schizophrène C’est ça. Mais voyez-vous, bien évidemment qu’Halysse n’est pas la plus gentille des jeunes filles. Enfin, si c’est une fille. On ne sait pas trop. Mais la surnommant toujours « Elle », on suppose que oui. Nous ne sommes pas dans sa tête, on ne sait vraiment pas. Hana, de cette façon devient vraiment une personne tout autre. Complètement imbut de lui-même et narcissique, il se fera passer avant vous. Ça c’est sûr. Elle est toujours là à l’assassiner à prendre « possession » de son corps. C’est effrayant. Parce qu’on ne voit aucune vraie différence si ce n’est ce changement de caractère. On aurait pu dire des yeux qui changent, la peau, les cheveux mais rien du tout et c’est assez stressant. D’habitude légèrement cachotier sur des choses qui le concerne, là il se met carrément à mentir pour un rien. Des mensonges plus ou moins gros, des choses possibles, des choses moins possibles. Mais il ment. Comme si c’était sa raison de vivre, qu’il en avait besoin pour vivre, que c’était ce qui le faisait respirer. Oui, il est vraiment différent. D’habitude si souriant, vous pouvez le voir assez violent, ses mains partantes trop vites, les mots durs sortants trop facilement. Violent. C’est ce qu’il devient. Complètement violent, prêt à taper ce qui lui passe sous la main. Il tape des crises de nerfs pour un oui, pour un non, gueule pour rien. Enfin, vous voyez le tableau quoi ? Le genre de mec qu’on ne reconnaît pas.

Hanastazye, Halysse … Alors, vous allez rencontrer qui, vous ?